"Fille d’éditeur et d’assistante sociale, j’ai grandi dans un quartier HLM où se croisaient gens de lettres, personnes en difficulté et humains de toutes classes confondues. J’y ai appris que si la vie n’est pas rose pour tout le monde, les arts et la poésie transcendent la réalité et génèrent du rêve." |
Démarche artistique
Scruter l’humain, traquer son mystère, ausculter sa fêlure, chanter sa fièvre, explorer ce qui sublime la chute, fouiller les antres de la nature humaine, s’enivrer de l’opacité de personnages complexes, s’égarer dans la mémoire affective, faire tomber les masques, questionner les tensions entre identité sociale et psyché, enfin, se faire le témoin du mariage exhibé entre publique et intime…
Développant un langage artistique spécifique à chaque spectacle, bilbao crée des formes aux accents performatifs où la musique est une parole. La compagnie interroge les notions de représentation, bouscule les règles de la narration classique et s’amuse à juxtaposer différents codes de jeu. |
Des acteurs canailles, souvent sur le fil, oscillent entre suggestion et démonstration, rendant visible l’invisible. Ils interprètent leur partition de manière inattendue et cultivent pourtant une authentique proximité avec le public.
Bilbao affirme une esthétique contemporaine et minimaliste. Ne pas tout dire pour laisser place aux émotions. Il invite le public à frissonner, lui laissant le libre arbitre d’interpréter ce qu’il reçoit, l’embarquant dans un voyage imaginaire pour écrire une histoire ensemble. Etre soi autrement, c’est le propos artistique de bilbao. |
Le théâtre, un espace artistique entre divertissement et réflexion politique, sociale ou même anthropologique.
Quel plus bel épicentre pour une proposition scénique que de graviter autour de figures féminines hors norme, en marche, en lutte avec le système ou encore elles-mêmes ? J’ai un faible pour les anti-héroïnes et les personnalités politiquement incorrectes. Leur atypisme ou bancalité me touche, elle nourrit ma démarche. Sortir ma loupe et les disséquer, mettre en résonance leurs contradictions avec le contexte social qui les / nous entoure, investiguer la zone incertaine où l’humain et le monstrueux se télescopent. Frontière, centre névralgique, point de bascule... De cette friction, de cette oscillation, le pire comme le meilleur adviendront. Il importe que les spectateurs vibrent à travers elles et en ressortent grandis. |
Monologue d'une comédienne en train de se maquiller "Je vais représenter une ivrognesse Qui vend ses enfants À Paris, au temps de la Commune. Je n’ai que cinq répliques. Mais j’ai aussi un déplacement, la rue à remonter. Je vais marcher comme un être libéré, Un être qu’hormis l’alcool Personne ne voulait libérer, et je vais Me retourner, tel l’homme ivre qui redoute D’être poursuivi, je me retournerai, Vers le public. J’ai examiné mes cinq répliques comme ces documents Qu’on lave à l’acide pour vérifier si sous les caractères visibles D’autres ne sont pas cachés. Je dirai chacune d’elles Comme un chef d’accusation Contre moi et tous ceux qui me regardent. Si je ne réfléchissais pas, je me ferais Simplement un masque de vieille pocharde Déchue ou malade. Mais je vais entrer en scène Comme une belle femme qui est détruite Dont la peau, jadis douce, est jaune à présent, femme ravagée Jadis désirable, aujourd’hui objet de dégoût, Pour que chacun s’interroge : qui A fait cela? " Poème de Bertolt Brecht traduction Jean Tailleur, l’Arche Editeur. |
"Partisane d’un théâtre contemporain, ce poème du dramaturge allemand Bertolt Brecht m’inspire pourtant depuis toujours, que ce soit dans ma démarche de comédienne ou de metteure en scène" |
Bilbao Théâtre
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